Vivre ou revivre, naître ou renaître, il y a mille et une façons de parcourir la route, rencontrer ses compagnons de voyage ou se rencontrer soi-même. Tel un pèlerin d’espérance, chacun chemine en quête de sa propre vérité, de sa propre humanité. Et nul n’en sort totalement indemne...

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Notre famille a produit, au cours des deux derniers siècles, deux hommes célèbres : Albert, homme de lettres et homme politique, et Jean, instituteur et artiste peintre. En voici les biographies...

Albert Montémont

Albert Montémont est né le 20 août 1788 dans la ferme du Petit Bouzon au Dessus-de-Rupt. Il est le fils de Jean Joseph Montémont, brigadier forestier, commandant de la Garde nationale, et d'Agnès Joly. Après ses études au collège de Remiremont, il entre en 1805 dans l'administration des Droits réunis à Épinal. En 1809, il est nommé à Valence, puis à Gap, qu'il quitte pour suivre en Italie l'inspecteur général des départements du Premier Empire situés au delà des Alpes. De retour à Gap en 1814, il est révoqué à l'issue des Cent Jours en raison de ses opinions bonapartistes. Il envisage alors de se rendre aux États-Unis, mais devient finalement précepteur des enfants d'une famille anglaise. Il rentre en France quatorze ans plus tard à la faveur des événements de juillet 1830. Nommé chef de bureau au ministère des finances, il est chargé des travaux relatifs aux statistiques. Le 4 juin 1835, à l'hôtel de ville de Paris, il reçoit la grande médaille d'honneur de la Société française de statistique universelle. Devenu adepte de la franc-maçonnerie, il prononce l'éloge funèbre de La Fayette, de Settier et du maréchal Mortier à la Grande Loge de Paris.

En hommage à leur amitié, le célèbre navigateur Jules Dumont d'Urville donne son nom aux terres qu'il découvre au cours de son troisième voyage autour du monde : les Îles Montémont, situées par 150° 3' de longitude est et 11° 17' de latitude sud. Le 28 décembre 1842, dans les salons du restaurateur Pestel, à l'issue d'un banquet autour duquel il a rassemblé les Vosgiens de la capitale, dont Louis Buffet, le comte Boulay de La Meurthe et le duc de Choiseul, il chante pour la première fois sa célèbre Vosgienne. Les banquets se succèdent alors. En 1848, une délégation composée notamment de Boulay de La Meurthe, d'Albert Montémont et d'Eugène Garcin se rend à l'Hôtel de ville de Paris pour demander à la municipalité de rendre à l'ancienne place des Vosges le nom qu'elle avait perdu à la Restauration. Albert Montémont est aussi l'auteur d'une traduction des œuvres de Walter Scott en 32 volumes, d'une Histoire universelle des voyages en 51 volumes, d'une Grammaire générale en dix langues, et d'un grand nombre d'autres ouvrages en prose et en vers, dont onze volumes de poésies et de chansons, et un poème adressé à l'Empereur à la naissance du prince impérial en 1856. En juin 1859, à l'occasion de ses 70 ans, fêtés à Rupt chez son neveu Léon Viry, Clément Perrin, historien ruppéen, lui rend hommage en composant une nouvelle version de la Vosgienne. Décédé à Paris le 31 décembre 1861, Albert Montémont est inhumé au cimetière Montmartre.

Jean Montémont



Autoportrait
(1936, Coll. Jeanne Montémont)

Fils d'Adrien Montémont, courtier en coton, et de Jeanne Pierrel, Jean Montémont est né le 22 février 1913 à Rupt-sur-Moselle. Il fait toutes ses études au collège de Remiremont, depuis la classe de 10ème jusqu'au baccalauréat, obtenu en 1931. Le 28 juin de la même année, Paul Doumer lui remet à Paris le prix de dessin du Concours général. Son service militaire accompli en Algérie, il entre à l'École des Beaux-Arts de Nancy, où il a comme maître Victor Prouvé. Malgré un premier prix de dessin, un premier prix en arts graphiques et un 2ème prix de peinture, il préfère devenir enseignant ; il sera instituteur au Thillot jusqu'en 1948. Pendant l'occupation, il agit discrètement mais activement dans les rangs de la résistance locale (Maquis des sources de l'Ognon). Engagé à la Libération dans la 2ème Division Blindée, il reçoit une citation pour son action du 26 novembre 1944 à Molsheim, et une autre pour sa conduite au combat de Neunkirch (14 décembre 1944). En 1948, il est nommé à Remiremont, à l'école Maxonrupt, puis aux classes primaires du collège où il enseignera de 1954 à 1958. Ayant obtenu en juin 1958 le prix de la fondation Eugène Monnier (i), il est nommé à la rentrée suivante professeur de dessin au collège de Remiremont.

De 1931, année où ses œuvres sont pour la première fois présentées à l'exposition régionale de peintures de Remiremont, à sa mort, à Remiremont, le 14 février 1959, Jean Montémont ne cessera de peindre et sera présent à tous les rendez-vous lorrains de la peinture. Il expose à Remiremont à de nombreuses reprises, en 1948 à Paris, où ses toiles sont remarquées par la revue Arts, à Plombières, Épinal, Nancy, Mulhouse et même Karlsruhe en Allemagne. Parmi ses plus belles œuvres, citons une Ferme aux Traits de Roche (1954), Les joueurs de cartes (1954), La Grande Rue à Remiremont (1956), le Port de Collioure (1957), Maisons à Remiremont (1958) et le Port du Croisic (1958). Jean Montémont est à l'origine de la fondation de plusieurs associations à vocation artistique (Société vosgienne des Amis des Arts, Académie des Arts plastiques d'Épinal et Amicale d'Arts plastiques) qui ont permis de doter le département des Vosges des structures culturelles qui lui faisaient défaut. Plusieurs expositions posthumes lui ont été dédiées à Remiremont, Épinal et Nancy. Le musée Charles de Bruyères de Remiremont, en particulier, lui consacre une bonne place dans ses collections.

 

(i) Le prix de la fondation Eugène Monnier récompense l'instituteur qui s'est le plus distingué dans l'enseignement du dessin.    Retour

Bibliographie :
Albert Ronsin et Pierre Heili, Les Vosgiens célèbres, Dictionnaire biographique illustré, Éditions Gérard Louis


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